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Mon cher journal,
Être enceinte, ce n’est pas de tout repos ! Entre la fatigue et les nausées, comment te dire … C’est pas joli joli à voir. Heureusement mon médecin (mon ancien, pas Jules) m’a donné de l’homéopathie qui a calmé net les vomitos intempestifs. Ce qui m’a permis de retrouver une vie sociale un peu plus normale. En particulier avec Jules. Il a remarqué que j’étais fatiguée, alors je lui ai dit qu’il y avait eu un gros projet à faire en urgence au boulot, et que j’avais dû me coucher hyper tard pendant qu’il était à son colloque de médecine. Il m’a regardée d’un air étonné mais il n’a pas relevé (pourtant, que je travaille le soir pour en projet de mon taf, ce n’est pas du tout vraisemblable). Et là, Mon cher journal, je te vois venir … Non je ne lui ai pas encore dit que j’étais enceinte. Je sais, c’est ridicule, bizarre, incohérent. Mais c’est parce que j’ai peur.
J’ai à peine eu le temps d’intégrer moi-même que :
1. j’allais avoir un bébé alors que je ne l’avais pas du tout prévu
2. malgré ce que je pensais je suis assez mâture pour être maman
3. j’aime déjà de ouf cette mini cacahuète qui grandit dans mon ventre.
Alors j’ai peur que Jules me dise qu’un bébé surprise, c’est non merci. Même s’il mettrait des gants pour me le dire, je le connais. Mais si lui ne voulait pas le garder alors que moi oui, notre vie changerait du tout au tout. Qu’est-ce qui se passerait ? J’avais trop peur de le savoir, alors j’ai gardé ce secret encore un peu pour moi, le temps de profiter un tout petit peu plus de ces moments avec Jules, comme si une bombe atomique n’allait pas atterrir prochainement au milieu de nos discussions.
On a donc continué notre vie commune insouciante. Parce que oui, on peut dire qu’il habite presque officiellement chez moi. S’il passe à son appart une ou deux fois par semaine pour prendre des affaires, c’est le bout du monde. Je ne me lasse jamais d’être avec lui. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi merveilleux que lui avant. Il n’est pas parfait, bien sûr, personne ne l’est. Mais il est parfait pour moi. Et vu le nombre de fois par jour qu’il me dit qu’il m’aime, je pense que je le suis aussi pour lui.
Tout en sachant que je devrais lui annoncer la nouvelle bientôt, j’étais quand même sur mon petit nuage merveilleux. Bien que ce soit un petit nuage avec des œillères. Ben oui, même dans les films, ça ne marche pas ce genre de choses. Et encore moins dans la vraie vie. On ne peut pas garder un secret.
La bombe a pété pas longtemps après, et encore plus fort que ce que j’imaginais.
Et en effet, un soir alors qu’on regardait une série, pelotonnés l’un contre l’autre, il s’est levé pour aller faire pipi, et en revenant de la salle de bain, il s’est posté devant la télé, l’air hagard, avec mon test de grossesse entre les mains (oui, je l’ai passé au gel hydroalcoolique et je l’ai gardé au fond d’un tiroir, parce que ça a une valeur sentimentale).
Il m’a demandé si j’étais enceinte. J’ai hoché la tête. Il m’a demandé si j’étais enceinte de lui, et là, franchement, même si je peux comprendre que ça lui ait traversé la tête parce que tout notre histoire est allée très vite, je l’aurais quand même claqué d’avoir osé poser cette question. Il m’a demandé pourquoi je ne lui avais rien dit. Je lui ai avoué que j’avais peur qu’on ne soit pas sur la même longueur d’ondes. Je me suis mise à pleurer malgré moi (fichues hormones) et je lui ai dit que je ne pouvais pas expliquer le pourquoi du comment, mais que j’aimais déjà cette mini cacahuète et que je voulais la garder, et que j’avais peur que lui non, et mes explications sont devenues un énorme gloubiboulga entrecoupé de sanglots. Bref, un truc incompréhensible. Il est venu s’assoir à côté de moi et m’a serrée dans ses bras. Il me caressait les cheveux d’une main pour me calmer, tenant toujours le test de grossesse dans l’autre. On est restés un moment comme ça, MAIS un moment pendant lequel il n’a rien dit. J’ai pensé qu’il était en train de réfléchir, d’intégrer l’info, alors je n’ai pas parlé non plus. Je ne voulais pas le brusquer.
Puis, tout doucement à l’oreille, il m’a chuchoté que bien sûr il voulait qu’on le garde, ce bébé. Il avait la voix tremblotante, et quand j’ai relevé la tête, j’ai vu qu’il avait les larmes aux yeux. Je t’ai déjà dit qu’il était sensible, mon Jules. On s’est serrés encore plus fort, et je ne sais pas si j’ai déjà été plus heureuse dans ma vie qu’à cet instant. Encore que je dis souvent ça depuis qu’on est en couple tous les deux.
Au bout de quelques minutes, il s’est levé et s’est mis à faire les cent pas. Et là il a lâché la bombe : « Moi aussi, il y a quelque chose que je ne t’ai pas dit ».
D’un coup mon cerveau est parti à mille à l’heure : est-ce qu’il avait une double vie, avec une femme et deux enfants qui habitaient à l’autre bout de la France ? Est-ce qu’il était gravement malade en phase terminale de quelque chose ? Est-ce qu’en réalité il s’appelait Raoul et qu’il exerçait la médecine sans diplôme ? Est-ce qu’il était recherché par la police pour avoir orchestré la baston de Clément ? (ce qui était finalement le plus plausible dans ces suppositions)
Bon, ce n’était rien de tout ça, ce qui m’a quand même soulagée, mais ce n’était pas vraiment mieux. Pendant le colloque il avait retrouvé des anciens potes de la fac de médecine. Et avec l’un d’eux il avait parlé de son rêve de toujours : partir en mission humanitaire pour Médecins sans frontières. Pour aller aider des gens qui en avaient encore plus besoin qu’ici. Et depuis qu’il était revenu, il n’avait pas osé me dire qu’une mission se profilait à l’horizon, et que pour une première mission on ne pouvait pas partir en couple.
Depuis cette discussion je vis dans un brouillard. Les hormones ont pris complètement possession de ma personne et je passe mon temps à pleurer. Je ne sais pas si ça me suffit d’être heureuse qu’on fonde une famille, ou si je préfère l’empêcher de réaliser son rêve de partir en mission humanitaire parce que je veux juste qu’il soit là avec moi et la cacahuète.
Clémentine
PS : c’est chiant, ces hormones.
On co-écrit la suite ? 😀
Choisis l’alternative que tu préfères :
1 - Clémentine va passer quelques jours chez sa cousine Hortense pour réfléchir. 🤔
2 - Clémentine va aux bureaux de Médecins sans frontières pour demander une dérogation pour pouvoir partir avec Jules. ❓
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PS : tu viens de découvrir “Mon cher journal” ? Retrouve les épisodes précédents ici.
PPS : moi c’est Myriam 👋. J’écris des histoires qui font du bien, et je suis en train de mettre le point final à mon premier roman. Si tu as envie d’entrer dans les coulisses de son écriture, c’est sur Insta que ça se passe 😊.
Rendez-vous dans 15 jours pour un nouvel épisode !